Le 21 mai dernier, les résultats de la 5ème édition du baromètre ARTI Santé BTP étaient dévoilés. Il s’agit d’une enquête nationale sur les conditions de travail et la santé des artisans du secteur du bâtiment, réalisée par la CAPEB, la CNATP et IRIS-ST. Pour cette étude, près de 2000 professionnels ont été consultés et il en ressort que leur état de santé s’est amélioré. Néanmoins, on constate également une forte hausse du taux de stress, qui entraîne une baisse de leur niveau d’optimisme. Assez complet, ce baromètre nous informe aussi sur le rythme de travail dans le BTP, sur ce que ressentent les chefs d’entreprises artisanales et sur leur suivi médical. Autant de données intéressantes, qui permettent de dresser un état des lieux.
Une charge de travail très importante
Ces dernières années, l’activité dans le secteur du bâtiment a redémarré. Pour les artisans, cela s’est traduit par un rythme de travail soutenu. Ainsi, en 2018, 65% des professionnels interrogés ont travaillé plus de 50 heures par semaine (contre 63% en 2017). Et ils sont 26% à avoir fait des semaines de plus de 60 heures ! D’autant que leurs horaires de travail ne sont pas uniquement étalés du lundi au vendredi. 59% avouent travailler régulièrement ou systématiquement les week-ends à cause d’une charge de travail élevée, comprenant aussi bien la supervision de chantiers que la réalisation de tâches administratives ou de devis. Cependant, cette enquête nous apprend que les chefs d’entreprises artisanales sont plus nombreux à prendre des congés, de 4 à 6 semaines par an. Mais couper complètement avec le travail est difficile et 50% reconnaissent consulter leurs mails chaque jour durant leurs vacances. Autant de facteurs qui n’aident pas à réduire le stress. 58% des sondés se disent stressés (une hausse de 15 points par rapport à l’année précédente !) à cause des démarches administratives, du manque de repos et des délais toujours plus serrés notamment. Et le stress ayant des impacts sur la qualité de vie, du sommeil, cela n’arrange guère la situation. D’ailleurs, ils sont 59% à ressentir une grande fatigue. Parallèlement, les troubles émotionnels augmentent : 33% des artisans souffrent de nervosité, d’angoisse et d’irritabilité alors qu’ils n’étaient que 24% en 2017.
Un faible suivi médical malgré un fort taux de stress
Un autre point important ressort de cette étude : le suivi médical des chefs d’entreprises artisanales. Et malheureusement, il est insuffisant. Seuls 11% d’entre eux font l’objet d’un suivi pour leur activité professionnelle (en 2017, ils étaient 13%). Et 56% consultent très occasionnellement, voire jamais leur médecin généraliste. La raison ? Le manque de temps. Pourtant, si leur stress augmente, la qualité de leur sommeil diminue et leurs troubles émotionnels s’aggravent, ils devraient consulter plus régulièrement. C’est pourquoi des organisations professionnelles mènent un travail de sensibilisation pour inciter les artisans du bâtiment à faire davantage de prévention et à réaliser un bilan médical annuel.
Malgré cela, on peut noter qu’ils sont conscients des risques de leur activité sur leur santé. Dans la réalité, cela signifie qu’ils font tout leur possible pour améliorer leurs conditions de travail, en investissant dans de nouveaux équipements et dans du matériel par exemple.
Enfin, un dernier élément est mis en évidence par ce baromètre : le recul des troubles musculo-squelettiques (ou TMS). En 2018, 66% des professionnels interrogés ont affirmé en souffrir. C’est donc la 3ème année consécutive que ce chiffre diminue (68% en 2017 et 70% en 2016), ce qui est une bonne nouvelle car ces TMS sont la principale cause des accidents du travail dans le secteur du bâtiment.
