Massivement utilisé pendant de très nombreuses années, l’amiante est aujourd’hui interdit en France et ce, depuis 1997. En effet, bien que ce matériau présente des qualités (il est notamment incombustible, inflammable, résistant et constitue un excellent isolant thermique), il s’avère aussi très dangereux et constitue un problème majeur de santé publique et au travail. C’est pourquoi, son utilisation a été interdite. Cependant, on en retrouve encore dans des bâtiments construits avant 1997, ce qui comporte des risques puisque l’amiante est reconnu comme cancérigène. Pour diminuer ces risques, des lois ont été promulguées et récemment, un arrêté a été publié rendant obligatoire la réalisation d’un diagnostic avant travaux. Une obligation assez large puisqu’elle s’étend aux petits travaux (interventions sur des carrelages, dalles de sols, enduits intérieurs …etc.).
Un arrêté très attendu par les professionnels
Ce texte, entré en vigueur le 19 juillet 2019, impose donc aux professionnels et aux particuliers de faire un repérage amiante avant travaux, lorsqu’une opération comporte des risques d’exposition. Sont concernés les donneurs d’ordre, les maîtres d’ouvrage et les propriétaires d’immeubles bâtis. Ce repérage doit être effectué en amont par un diagnostiquer disposant d’une certification avec mention. Si la présence d’amiante est confirmée, il faut procéder à un désamiantage.
Pour les entreprises du bâtiment, de la construction et de la rénovation, cette règlementation est une bonne nouvelle car elle vise à les protéger encore davantage. Néanmoins, un élément du texte pose problème à certains professionnels. Il s’agit de l’exigence d’une certification avec mention pour les diagnostiqueurs, qui disqualifie un grand nombre d’entre eux, les écartant donc du marché. D’ailleurs, plusieurs entreprises envisagent d’attaquer en justice l’arrêté.
Accroître la prévention pour réduire les risques d’exposition
La réalisation d’un repérage amiante avant travaux n’est pas gratuite et coûte entre 200 et 2000€ pour un appartement ou une maison. Le tarif varie selon l’étendue de la zone de travaux. Et c’est justement ce coût qui peut inciter certains particuliers ou professionnels à ne pas faire réaliser ce diagnostic. Ainsi, l’arrêté du 19 juillet 2019 prévoit des sanctions en cas de non-respect. Le but du texte étant d’augmenter la prévention et d’assurer la protection des personnes. Par conséquent, il est désormais interdit de commencer une opération (de ponçage ou de perçage par exemple) sans connaître la nature des matériaux concernés. En outre, cette réglementation devrait permettre d’améliorer la communication entre les acteurs d’un chantier et donc, d’assurer une meilleure qualité de travail. Nous verrons d’ici les prochaines semaines si elle remplit ses objectifs.